60e anniversaire derrière les barreaux : Appel commun pour la libération du militant bahreïni, Abdul-Hadi al-Khawaja

 

Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain se joint à d’autres organisations des droits humains du monde entier afin de réclamer la libération inconditionnelle et immédiate de l’important défenseur des droits humains Abdul-Hadi al-Khawaja, qui aura 60 ans le 5 avril.

  • Le 5 avril, défenseur bahreïni des droits humains Abdul-Hadi al-Khawaja aura 60 ans
  • 2021 marque le dixième anniversaire des manifestations pro-démocratie à Bahreïn
  • La famille d’Abdul-Hadi s’inquiète de sa santé fragile en prison pendant la pandémie

Le 5 avril 2021 le défenseur bahreïni des droits humains Abdul-Hadi al-Khawaja aura 60 ans. Quelques jours après son anniversaire, le 9 avril marque le dixième anniversaire de sa première arrestation pour avoir organisé des manifestations réclamant des réformes politiques en 2011. À l’occasion de son anniversaire, les organisations des droits humains du monde entier exigent sa libération inconditionnelle et immédiate.

Cette année marque le dixième anniversaire des manifestations pro-démocratie qui ont commencé dans la capitale de Manama, en février 2011. Ces manifestations ont été brutalement réprimées par les autorités, près de 100 personnes ont été tuées et des milliers ont été arrêtées. Abdul-Hadi al-Khawaja faisait partie du « Bahreïn 13 », un groupe de chefs  de l’opposition bien connus, qui ont été arrêtés en mars et avril 2011 après avoir réclamé des droits civils et politiques pendant le soulèvement de février. Un tribunal militaire les a condamnés à la réclusion à perpétuité lors d’une série de procès largement considérés comme injustes.

« A Bahreïn, Abdul-Hadi al-Khawaja va avoir 60 ans. Après 10 ans d’incarcération injustifiée, de mauvais traitements et d’abus, ce n’est guère une occasion heureuse. Mais c’est le moment pour élever la voix et encore une fois appeler à la fin de cette inhumanité, de cette injustice et de demander sa libération immédiate. » Annie Game, directeur exécutif, IFEX.

En prison, Abdul-Hadi a été systématiquement torturé, abusé physiquement et sexuellement, et gardé en isolement pendant de longues périodes. Le personnel de sécurité a également menacé de violer sa femme et sa fille. Un rapport récent de Bahrain Center for Human Rights (BCHR) et Gulf Centre for Human Rights (GCHR) montre que ceux qui sont responsables de la torture et des blessures du défenseur bahreïni des droits humains et des autres militants n’ont jamais été tenus comme responsables.

« Bahreïn continue à agir en toute impunité, en détenant Abdul-Hadi al-Khawaja pour son travail pacifique. Lorsque les autorités continuent à se représenter comme progressistes à travers le blanchiment par le sport et leur candidature au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le véritable signe de leur engagement en faveur des droits humains est la libération immédiate et inconditionnelle de tous les défenseurs des droits humains, dont al-Khawaja. » David Kode, plaidoyer et campagne, CIVICUS.

À plusieurs reprises, Abdul-Hadi al-Khawaja a fait la grève de la faim afin de protester contre sa détention et sa santé s’est considérablement détériorée au cours des dix dernières années. La famille d’Abdul-Hadi s’inquiète de plus en plus de son bien-être en prison, où les conditions exiguës et insalubres le mettent en danger de contracter la COVID-19.

« Mon collègue Abdul-Hadi est un des rares défenseurs au Moyen Orient qui a tout sacrifié pour son travail pacifique et légitime en matière des droits humains. Il faut célébrer ses réussites. Sa place n’est pas en prison – il a besoin d’un espace libre dans lequel il pourra partager sa riche expérience dans la construction de sociétés basées sur la justice sociale et le respect des droits humains et civils des citoyens. » Khalid Ibrahim, directeur exécutif, GCHR.

« Au cours de la dernière décennie, il nous a beaucoup manqué et nous avons craint pour sa vie. Mais aujourd’hui la situation s’est aggravée, nous ne l’avons pas vu depuis plus d’un an tandis que toutes les visites ont été annulées. Nous craignons que son emprisonnement soit une condamnation à mort étant donné la propagation de la pandémie au sein de la prison de Jau. Une arrestation brutale, de graves tortures et 10 ans d’emprisonnement ne sont-ils pas une punition suffisante pour une personne dont le seul crime était d’appeler pacifiquement à la démocratie et aux droits humains ? N’est-il pas temps pour lui de rentrer à la maison ? » La famille al-Khawaja.

Abdul-Hadi est l’ancien président du Bahrain Center for Human Rights et cofondateur du Gulf Centre for Human Rights. En 2005, il a été nommé militant de l’année par le Arab Program for Human Rights Activists. Il n’aurait jamais dû être arrêté pour l’organisation de manifestations pacifiques et pour sa campagne pour la liberté et la démocratie.

Afin de marquer le 60e anniversaire d’Abdul-Hadi al-Khawaja, CIVICUS et les autres organisations des droits humains demandent aux autorités bahreïnies de supprimer sa peine de réclusion à perpétuité et de libérer inconditionnellement tous les défenseurs des droits humains. En réfléchissant au besoin d’une intervention urgente, Nedal Al-Salman du Bahrain Centre for Human Rights a dit, « Il est temps de nous unir et d’agir collectivement. Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer dans nos appels à la libération d’al-Khawaja, d’autant que 10 ans se sont écoulés. »

Abdul-Hadi sera ajouté à la liste des « visages » de la campagne de CIVICUS, #StandAsMyWitness, qui appelle à la libération des défenseurs des droits humains emprisonnés partout dans le monde.