Nouveau directeur F1 exhorté à lancer une enquête indépendante sur le Grand Prix de Bahreïn alors que les inquiétudes des droits humains persistent

Le nouveau P.D.G. de la Formule 1 Stefano Domenicali devrait « établir une commission d’experts indépendants afin d’enquêter sur l’impact des activités de F1 en matière des droits humains à Bahreïn » et prendre des mesures pour indemniser les victimes à la suite des abus en cours liés au Grand Prix de Bahreïn et l’inquiétude internationale croissante à l’égard du blanchiment par le sport, ont constaté 24 ONG internationales et syndicats, dont Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain, Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), Human Rights Watch et la Confédération Syndicale Internationale, dans une lettre envoyée hier.

Lisez l’intégralité de la lettre ici.

Depuis l’annulation du Grand Prix de Bahreïn il y a une décennie lors de la « répression brutale » du mouvement pro-démocratie en 2011 par le gouvernement bahreïni, la situation des droits humains « n’a fait qu’empirer » alors que les individus continuent à être visé pour s’être opposés à la présence de la F1 dans le pays.

Cette lettre souligne une nouvelle répression de la dissidence par le gouvernement en 2021, avec la détention d’un garçon de 11 ans pour « avoir rejoint les manifestations contre le Grand Prix de Bahreïn en novembre 2020. » Les appels à une enquête ont également été soutenus par 61 députés britanniques dans une lettre similaire envoyée la semaine dernière par la députée Layla Moran.

La lettre accuse également la direction de la F1 de ne pas avoir soutenu les victimes des violations des droits humains liées au Grand Prix, dont Najah Yusuf, qui a été torturée et emprisonnée en 2017 après avoir critiqué la course sur les réseaux sociaux. Le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a demandé à ce qu’elle soit indemnisée. Les signataires prétendent également que la F1 n’a pas respecté la politique des droits humains adoptée en 2015 à la suite de la médiation avec les organisations des droits humains. Cette politique oblige l’entreprise à « participer à la consultation avec les parties prenantes en ce qui concerne les questions soulevées à la suite de notre diligence raisonnable, le cas échéant. »

En conséquence, la coalition demande à la F1 d’établir une commission indépendante pour enquêter sur les violations des droits humains liées à la course « avec un mécanisme de plainte afin de permettre aux victimes de signaler les abus. » Les signataires demandent également à Domenicali de « réviser d’une manière indépendante » la politique de la F1 en matière des droits humains et de « veiller à obtenir réparation » pour les victimes des abus précédents.

Husain Abdulla, le directeur exécutif de Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain (ADHRB), a commenté : « Cette lettre écrite par les organisations des droits humains de premier plan et par les syndicats reflètent l’inquiétude internationale croissante à propos du rôle de la F1 dans le blanchiment par le sport des abus à Bahreïn et dans le Golfe. La direction de la F1 doit mettre fin à sa complicité avec les abus de Bahreïn et assurer la responsabilité pour les victimes ; le meurtre non résolu de Salah Abbas en 2012 et l’absence de compensation pour Najah Yusuf doivent être traités d’urgence. »

Sayed Ahmed Alwadaei, le directeur de Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), a commenté : « À la suite des années d’engagement avec la F1 sur leurs activités à Bahreïn, nous ne devrions pas encore entendre des récits choquants d’enfants enfermés pour avoir protesté contre la course. Il est devenu clair que la politique actuelle de la F1 en matière des droits humains n’a pas conduit à un véritable changement ; il est temps pour le nouveau P.D.G. de mettre fin au blanchiment par le sport et de lancer une enquête indépendante. »

Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen Orient de Human Rights Watch, a commenté : « Depuis plus d’une décennie, la Formule 1 a organisé les courses à Bahreïn en grande pompe, mais ses dirigeants perdent soudainement leur voix lorsqu’il s’agit du bilan catastrophique du gouvernement en matière de droits humains. Il est bien plus que temps pour la F1 d’arrêter le blanchiment par le sport du gouvernement bahreïni. »