Un député italien attire l’attention sur les violations de droits humains à Bahreïn pendant une session parlementaire

Le mercredi 14 avril 2021, Emilio Carelli, membre du Parlement italien, a présenté une question avec réponse écrite au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. Sa question portrait sur la situation des violations des droits humains à Bahreïn, notamment sur les risques liés à “l’augmentation du recours à la peine de mort, à l’usage de la torture contre les détenus et à la persécution des défenseurs des droits humains, des avocats et des militants, et à la pandémie de Covid-19 qui a contribué à aggraver les conditions de détention, mettant en danger la santé des opposants et de prisonniers politiques emprisonés.”1

Ce député a cité les plaintes déposées par ADHRB auprès de l’Ambassade d’Italie à Manama, mentionnant le fait que nous n’avions pas encore reçu de réponse de l’Ambassade. Il a également cité une résolution urgente de l’Union Européenne adoptée en mars 2021 par une majorité écrasante qui appelle « les États membres à soulever systématiquement la question des violations des droits humains à Bahreïn. »2

ADHRB se réjouit de cette question et remercie M. Carelli pour avoir attiré l’attention sur les violations des droits humains en cours à Bahreïn. Nous sommes impatients de lire la réponse écrite du Ministère.

Le texte complet de la question, traduit de l’italien, est le suivant :

Question pour une réponse écrite 4-08918

Présenté par

CARELLI Emilio

Texte de

Mercredi 14 avril 2021, Session n° 486

CARELLI . – Au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. – A savoir – stipule que :

Les violations des droits humains à Bahreïn, notamment le recours accru à la peine de mort, l’emploi systématique de la torture contre les détenus et la persécution des défenseurs des droits humains, des avocats

et des militants, sont en augmentation et la pandémie de Covid-19 a contribué à aggraver les conditions de détention et à mettre en danger la santé des opposants et des prisonniers politiques incarcérés ;

Depuis le début des manifestations pacifiques pro-démocratiques en 2011, le gouvernement bahreïni a intensifié sa répression et son contrôle sur la société civile en interrogeant, arrêtant et emprisonnant des militants, des journalistes, des dirigeants politiques et des personnalités religieuses ;

Human Rights Watch et Amnesty International ont rapporté que les tribunaux ont déchu des dizaines de dissidents, de journalistes et d’avocats de leur citoyenneté en guise de sanction pour des crimes, notamment pour avoir critiqué de manière pacifique le gouvernement. En 2017, les autorités ont fermé le seul journal indépendant du pays et les partis d’opposition. Les membres des partis d’opposition dissous n’ont pas eu le droit de participer aux élections législatives de novembre 2018 ;

Avec l’émergence de la pandémie de Covid-19, le régime bahreïni s’est révélé incapable de protéger la santé des prisonniers, car les prisonniers politiques se voient souvent refuser tout traitement médical, violant l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus des Nations unies ;

en avril 2020, 19 organisations de défense pour les droits humains ont signé une demande officielle afin que Bahreïn libère les prisonniers politiques souffrant de maladies antérieures qui pourraient les rendre particulièrement vulnérables au Covid-19 ;

le Gulf Center for Human Rights a publié un rapport dans lequel il analyse les manières dont les institutions recourent à la torture contre la société civile à Bahreïn, et en énumérant, parmi les plus fréquentes : la privation de sommeil ; l’obligation de se tenir debout ; l’utilisation de chocs électriques et de brûlures de cigarettes ; les menaces de viol, les abus sexuels, le viol, l’isolement forcé ; l’exposition à des températures très élevées ; et les humiliations et autres traitements dégradants ;

Les autorités bahreïnies discriminent la majorité chiite du pays dans la plupart des aspects de la vie quotidienne. En 2020, le gouvernement a imposé de nouvelles restrictions à la participation politique des chiites, ainsi qu’à leur droit de préserver et de pratiquer leurs traditions religieuses.

ADHRB (Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain) a contacté l’Ambassade d’Italie pour faire part de ses préoccupations en matière de droits humains mais, selon de l’auteur de la question, l’organisation n’a reçu aucune réponse ;

à la connaissance de l’interrogateur, dans plusieurs cas, des militants, ainsi que des familles et des avocats de défenseurs pour les droits humains à Bahreïn, ont essayé de rencontrer des représentants diplomatiques italiens à Manama, sans succès ;

si le manque de coopération de l’Ambassade en matière de protection des défenseurs des droits humains à Bahreïn était confirmé, les directives européennes sur la protection des défenseurs des droits humains, en particulier le point n°10 des directives ;

le 11 mars 2021, le Parlement européen a voté avec une écrasante majorité l’adoption d’une résolution urgente qui « demande la libération immédiate et inconditionnelle de tous les défenseurs des droits humains et prisonniers de conscience, détenus et condamnés pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression, et exhorte les États membres à soulever systématiquement la question des violations des droits humains à Bahreïn ; »3.

si le ministre interrogé est conscient de la situation dramatique à Bahreïn, des violations lourdes et répétées des droits humains dans le pays, des raisons pour lesquelles l’Ambassade d’Italie à Manama n’a pas répondu aux demandes incessantes d’ADHRB, et, dans le cas contraire, considère qu’il prend les mesures appropriées pour faire respecter les droits humains à Bahreïn dans la mesure de ses compétences.

(4-08918)